
L’évaluation au service de la prévention des risques professionnels
La prévention des risques professionnels est un enjeu majeur pour toute organisation. Elle ne se limite pas au respect de la réglementation : elle protège la santé et la sécurité des salariés, réduit l’absentéisme et améliore la performance globale de l’entreprise. Pourtant, malgré les obligations légales, beaucoup de collaborateurs connaissent mal les bons réflexes à adopter au quotidien.
Mais quels sont les risques professionnels ?
Un risque professionnel désigne toute situation susceptible de nuire à la santé ou à la sécurité d’un salarié dans le cadre de son travail. Ces risques peuvent entraîner des accidents du travail (blessure, chute, brûlure, choc, etc.), des maladies professionnelles (troubles musculosquelettiques, pathologies respiratoires, stress chronique, etc.), ou encore une dégradation du bien-être et de la performance au travail.
On distingue plusieurs grandes familles de risques :
- Risques physiques : chutes, manutentions, exposition au bruit, vibrations, rayonnements…
- Risques chimiques : inhalation ou contact avec des substances nocives.
- Risques biologiques : exposition à des virus, bactéries ou agents infectieux.
- Risques liés à l’organisation du travail : surcharge, horaires atypiques, isolement.
- Risques psychosociaux : stress, dépression, harcèlement, conflits.
- Risques liés aux postures et gestes : TMS, fatigue visuelle, ergonomie inadaptée.
Qui est concerné par les risques professionnels ?
Tout le monde est concerné ! Les risques professionnels concernent tous les salariés, quel que soit leur secteur, leur poste ou leur ancienneté.
Dans l’industrie ou le BTP, les risques physiques sont souvent prédominants (machines, hauteur, manutention). Les employés de bureaux doivent eux faire face aux pathologies liées à la posture, à la fatigue visuelle et aux risques psychosociaux. Les professionnels de santé sont eux plus exposés aux risques biologiques mais aussi au stress.
Les dirigeants et les travailleurs indépendants ne sont pas épargnés : charge mentale, isolement, stress organisationnel…
Quelques chiffres clés sur les accidents du travail en France
Tous les ans en fin d’année, l’Assurance Maladie publie un rapport détaillé consacré aux risques professionnels contenant les chiffres clés. Ce rapport public peut être consulté ici.
En 2023, la France a enregistré 772 784 accidents du travail, dont 555 803 qui ont entraîné un arrêt et qui ont été indemnisés par l’Assurance Maladie. Cela constitue une baisse de 1,5 % par rapport à 2022, et de 15 % par rapport à 2019. Mais dans le même temps, 759 décès ont été reconnus comme étant dus à des accidents du travail, 21 de plus qu’en 2022.
Les manutentions manuelles représentent près de la moitié des accidents du travail. Parmi les autres causes fréquentes, on retrouve les chutes, qu’elles soient de plain-pied ou en hauteur (13 à 19 %), ainsi que les accidents liés à l’outillage manuel et les agressions ou accidents de la route (environ 4 %).
Le secteur des services (banques, assurances, administrations, travail temporaire, action sociale, santé, nettoyage etc.) concentre 34,6 % des accidents indemnisés, suivi du secteur de l’alimentation (17%), des transports (15%) et du BTP (14%).
Le coût des indemnités journalières liées aux arrêts de travail atteint 4,4 milliards d’euros en 2023, en hausse de 8,3 % par rapport à 2022.
Comment prévenir les accidents du travail ?
Ces chiffres montrent bien que la prévention des risques professionnels est essentielle. Pour cela il est indispensable d’identifier les risques auxquels les collaborateurs sont confrontés au sein de l’entreprise. Cela passe par une observation des postes de travail, l’analyse des incidents passés, mais aussi l’écoute des salariés qui connaissent le mieux leur environnement. Ces différentes informations sont consignées dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) qui est obligatoire pour toutes les entreprises.
Une grande partie des risques peut être réduite grâce à des mesures organisationnelles et techniques. Cela inclut :
- La formation continue et la sensibilisation des salariés aux risques
- la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (EPI) adaptés et bien entretenus
- l’ergonomie des postes de travail (mobilier, outils, écrans)
- l’amélioration des conditions de travail (éclairage, aération, bruit, cadences)
- Le contrôle de la charge de travail, du stress et des horaires excessifs
L’écoute des collaborateurs est cruciale puisqu’ils sont les premiers témoins des situations à risques : mettre en place des canaux simples de communication (réunions sécurité, applications de signalement, boîtes à idées, etc.) permet d’identifier des problèmes avant qu’ils ne se transforment en accidents. Cette approche participative responsabilise l’ensemble des équipes.
La formation à la sécurité et la sensibilisation régulière des salariés sont essentielles pour rappeler les bons gestes et comportements. Cela peut prendre la forme de modules de formation classiques, d’ateliers pratiques, de campagnes d’affichage ou même de petits tests ludiques de quelques minutes. L’objectif : ancrer les réflexes de sécurité et développer une culture partagée de la prévention.
La prévention n’est cependant jamais figée : elle doit être évaluée et ajustée régulièrement. Des indicateurs (taux de fréquence des accidents, absentéisme, maladies professionnelles déclarées) permettent de mesurer les progrès réalisés. Sur cette base, l’entreprise peut corriger ses actions et renforcer les dispositifs existants. L’amélioration continue est la clé d’une prévention durable et efficace.
Évaluez pour protéger
Simplement oubliée, ou par peur de la complexité de mise en œuvre, l’évaluation au moyen de questionnaires est un outil peu utilisé dans la prévention des risques professionnels. C’est pourtant un outil puissant et finalement relativement simple à mettre en place.
L’évaluation va permettre plusieurs choses :
- Sensibiliser de façon ludique et active sur les risques professionnels en mettant chaque individu devant
- Mesurer les connaissances réelles des salariés sur les risques liés à leur activité.
- Identifier les points faibles pour ensuite cibler des actions de formation.
L’évaluation peut prendre plusieurs formes qui peuvent être combinées pour véritablement adresser chaque situation et ancrer durablement les connaissances chez les collaborateurs. De L’évaluation diagnostique pour avoir un aperçu du niveau de chacun, à l’évaluation sommative pour véritablement tester en conditions contrôlées les connaissances des collaborateurs.
Les quiz en ligne permettent de simplifier tout le processus d’évaluation en automatisant la majorité des tâches comme l’envoi des questionnaires, les rappels, l’analyse des résultats, les actions à effectuer en fonction des résultats (adaptive learning).
Dans une approche à la fois pédagogique et ludique, le quiz en ligne offre la possibilité d’associer des explications aux questions afin d’apporter des précisions et de faciliter la compréhension des bonnes réponses par les salariés. Il permet également de varier les types de questions pour rendre l’évaluation plus dynamique : images, textes à trous, vidéos, supports audio, exercices de tri, correspondances, et bien d’autres encore.
La digitalisation des évaluations va également permettre de mettre en place du micro learning, avec tous les avantages que cette démarche apporte, pour sensibiliser de manière ludique et engageante sur les risques professionnels tout en impliquant chacun dans une culture de sécurité.
La sensibilisation aux risques professionnels ne passe pas nécessairement par des questionnaires longs et fastidieux. De petits quiz de 5 minutes d’une dizaine de questions dispensés tout au long de l’année et à intervalles réguliers peuvent, par exemple, révéler si vos collaborateurs savent :
- Comment réagir face à un incendie.
- Quels équipements de protection individuelle utiliser.
- Quels gestes adopter pour éviter les troubles musculosquelettiques.
- Quels sont les gestes de premiers secours et qui contacter en cas d’accident
- Quels comportements proscrire pour limiter les accidents.
Les risques professionnelles concernent tout le monde, les organisations doivent mettre en place les actions nécessaires pour réduire ces risques et protéger leurs salariés. La prévention est la clé et intégrée des évaluations à cette démarche de prévention la rend d’autant plus performante, tout en limitant les coûts.