
Microlearning : les bonnes pratiques
Le microlearning s’impose aujourd’hui comme une approche incontournable de la formation professionnelle. Court, ciblé et accessible à la demande, il répond aux nouveaux usages digitaux et aux contraintes de temps des apprenants. Mais pour qu’il soit réellement efficace, il doit être pensé avec méthode.
La formation professionnelle est clé pour garantir la performance et la compétitivité de n’importe quelle entreprise. Mais les contraintes budgétaires pèsent de plus en plus sur les programmes de formation. Heureusement, il existe des outils modernes et peu coûteux qui peuvent véritablement sublimer les formations tout en plaçant chaque apprenant au centre du processus pédagogique.
Qu’est-ce que le microlearning ?
Le microlearning est une méthode de formation qui repose sur des contenus courts, ciblés et faciles à consommer. Contrairement aux parcours traditionnels, qui demandent souvent plusieurs heures d’apprentissage, le microlearning se concentre sur une notion précise à la fois et mise sur la répétition.
Par exemple, un commercial terrain peut réaliser de petits quiz sur son téléphone entre deux rendez-vous clients, pour avoir une meilleure maîtrise des produits ou services. Ou un étudiant qui, tous les jours, recevrait deux questions avec des explications sur des notions vues pendant des cours précédents jusqu’au jour de l’examen. Le microlearning peut également être utilisé pour sensibiliser les salariés d’une entreprise aux risques professionnels, en leur soumettant chaque semaine, le même jour, du contenu court et ludique sur la prévention des accidents du travail.
Cette approche est particulièrement efficace dans le quotidien professionnel, car elle s’intègre facilement dans des emplois du temps chargés et répond à un besoin immédiat.
Dans tous les cas, le microlearning favorise l’ancrage mémoriel et rend l’apprentissage plus concret et actionnable.
Les origines du microlearning
Le concept de microlearning trouve ses racines dans les recherches en sciences de l’éducation et en psychologie cognitive des années 1960-1970. Plusieurs travaux ont montré que l’apprentissage est plus efficace lorsqu’il est découpé en petites unités facilement assimilables. La théorie de la courbe de l’oubli d’Hermann Ebbinghaus (fin du XIXe siècle) avait déjà mis en évidence que la mémoire s’érode rapidement si les connaissances ne sont pas régulièrement réactivées, ouvrant la voie à des formats courts et répétés pour optimiser la rétention.
C’est toutefois avec la montée en puissance du digital learning dans les années 2000 que le microlearning a vraiment émergé comme pratique de formation. L’apparition des smartphones, de YouTube et des plateformes LMS a favorisé la consommation de contenus rapides et accessibles partout. Les entreprises y ont vu une réponse adaptée à des collaborateurs de plus en plus sollicités, avec peu de temps disponible pour suivre de longues formations.
Depuis, le microlearning s’est imposé comme une approche incontournable, intégrée aux stratégies de blended learning et souvent enrichie par des outils d’IA ou d’adaptive learning.
Mettre en place du microlearning : quelques bonnes pratiques
Définir clairement les objectifs pédagogiques
Comme pour chaque action pédagogique, le point de départ est la définition des objectifs pédagogiques.
Chaque parcours de microlearning doit avoir un objectif précis et mesurable et doit s’inscrire dans une démarche plus large de formation. Le microlearning n’est pas un format isolé, mais un complément stratégique aux autres modalités (présentiel, e-learning, tutorat).
Il est particulièrement efficace pour renforcer la mémorisation après une formation plus longue, ou en amont pour préparer un cours.
Capitaliser sur du contenu existant
Une approche de microlearning efficace s’appuie sur du contenu existant, qui a été ou va être utilisé dans d’autres contextes pédagogiques. L’objectif est de stimuler la mémoire des apprenants tout en facilitant la mise en place du microlearning. En recyclant du contenu (par exemple une vidéo d’un module e-learning ou des questions utilisées dans des évaluations formatives ou sommatives), il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux supports pédagogiques.
C’est notamment grâce à ce principe que le microlearning ne nécessite généralement pas de budget supplémentaire.
S’appuyer sur un outil adapté
Le microlearning doit s’appuyer sur une plateforme de digital learning adaptée et fiable. Il n’est pas question d’envoyer à la main les éléments aux apprenants, mais plutôt de faire appel à la puissance de l’automatisation pour maximiser l’impact du microlearning.
La plateforme doit donc permettre l’automatisation de toutes les composantes du microlearning : de la sélection des contenus, à l’envoi des invitations et à l’analyse des résultats. Le déclenchement d’un cycle de microlearning doit également pouvoir être automatique après qu’un apprenant a suivi une formation en ligne ou en présentiel. Les responsables de formation n’auraient donc plus qu’à inviter les personnes en tout début de parcours de formation pour que l’enchaînement avec le microlearning, voire avec une enquête d’évaluation de formation, soit automatique.
La combinaison du microlearning et de l’adaptive learning est extrêmement puissante. L’outil utilisé doit donc être en mesure d’analyser les résultats pour proposer du contenu adapté afin de cibler intelligemment les lacunes de chaque apprenant.
Le microlearning doit être facile d’accès, en tout lieu et sur tout support (ordinateur, tablette, smartphone). La simplicité d’utilisation est essentielle pour favoriser l’adoption par les apprenants.
La plateforme Experquiz permet de répondre à toutes ces exigences pour véritablement enrichir l’apprentissage et capitaliser sur le travail des formateurs et concepteurs pédagogiques.
Découvrez comment Experquiz permet de combiner microlearning et adaptive learning au service des apprenants.
Adapter la périodicité et la durée
Un module de microlearning dure généralement entre 2 et 10 minutes maximum. Plus le format est court et ludique, plus l’apprentissage sera accepté et suivi.
La périodicité dépend de l’objectif pédagogique. Il s’agit de trouver le juste milieu entre :
- Un nombre suffisant de sollicitations pour permettre aux personnes d’assimiler correctement les connaissances.
- Des sollicitations trop fréquentes, qui deviendraient une contrainte pour les apprenants et pourraient les décourager.
Une sollicitation une fois par semaine peut suffire si la période d’apprentissage s’étale sur plusieurs semaines. À l’inverse, des sollicitations quotidiennes ne peuvent pas être répétées sur une longue période.
Créer un rituel
Le rituel a pour objectif d’engager les apprenants et de créer une routine, voire parfois une attente.
C’est-à-dire que les sollicitations doivent avoir lieu toujours à la même heure, le même jour si elles ne sont pas quotidiennes, sur le même support, et délivrées de la même façon (par email, par SMS, via des notifications, etc.).
Ainsi, l’apprenant saura qu’à tel moment il devra consacrer quelques minutes à son apprentissage, et il pourra s’organiser en conséquence.
Intégrer de l’interactivité et exploiter l’évaluation
Même en format court, l’engagement des apprenants passe par l’interactivité : quiz, gamification, questions-réponses, mises en situation. Faire varier les formats permet de renforcer l’ancrage mémoriel et de maintenir l’attention.
- Vidéo courte pour illustrer un concept ou un geste.
- Quiz pour vérifier, stimuler et activer la mémorisation.
- Audio pour un apprentissage nomade.
- Infographie ou fiche pratique.
L’évaluation au moyen de questionnaires digitaux, et dans ce cas de micro-questionnaires composés de 2 à 3 questions, est un outil puissant dans le cadre du microlearning, puisqu’elle met l’individu en situation de réflexion. Chaque question peut contenir des médias (vidéo, son, image) et les formats doivent varier pour stimuler la réflexion (questions multiples, correspondances, texte à trous, recherche dans une image, etc.). L’évaluation est à la fois un excellent outil pour fournir des explications justifiant la bonne réponse, mais aussi un moyen particulièrement efficace pour cibler spécifiquement les points faibles des apprenants : une démarche d’adaptive learning doit s’appuyer sur l’évaluation pour être crédible.
Évaluer le parcours de microlearning
L’évaluation de formation s’applique largement au microlearning. Recueillir la satisfaction des apprenants au moyen d’enquêtes permet d’avoir une appréciation subjective de l’efficacité du processus et de recueillir des insights précieux sur les forces et faiblesses du dispositif. Une fois le parcours de microlearning terminé, proposer une évaluation sommative permet de mesurer l’acquisition des compétences et d’évaluer concrètement l’efficacité du dispositif.
Dans une démarche d’évaluation de formation de niveau 2 du modèle Kirkpatrick, il est possible de mesurer très précisément les bénéfices du microlearning qui vient compléter une formation plus traditionnelle : en dispensant une évaluation sommative à chaud, après le parcours de formation (et avant le microlearning), puis en répétant l’opération après le microlearning, il est possible de mesurer la progression et la rétention des connaissances. En répétant à nouveau l’opération un certain temps après la fin de l’ensemble du processus de formation (par exemple un mois après), il est possible de mesurer là encore la rétention des connaissances.
En conclusion
Le microlearning est une réponse concrète aux nouveaux modes d’apprentissage. Court, ciblé, accessible et interactif, il doit être pensé avec soin pour délivrer une réelle valeur pédagogique.
Avec les bons outils et une approche méthodique, le microlearning devient un véritable levier de performance et de développement des compétences dans l’entreprise.