
Réinventer l’évaluation : la puissance oubliée des questions ouvertes
Dans le monde de la formation professionnelle, la question ouverte (ou réponse libre) est un type de question trop peu utilisé dans les évaluations, notamment en raison de la lourdeur qu’impose la correction. Pourtant, la question ouverte présente de nombreux avantages lorsqu’on parle d’évaluation des connaissances !
Qu’est-ce qu’une question ouverte ?
Une question ouverte est un type de question qui invite l’apprenant à formuler une réponse développée et argumentée, plutôt qu’à choisir parmi des options prédéfinies (comme dans un QCM) ou à donner une réponse courte et factuelle. Elle ne se limite pas à une seule bonne réponse possible : plusieurs formulations, points de vue ou approches peuvent être considérés comme pertinents, selon la qualité du raisonnement et la maîtrise du sujet.
Concrètement, une question ouverte demande souvent à l’élève d’expliquer, de justifier, d’analyser, de comparer, d’interpréter ou de proposer. Par exemple : « Expliquez comment la révolution industrielle a transformé les sociétés européennes au XIXe siècle » ou encore : « Justifiez les choix méthodologiques de votre expérimentation. »
La question ouverte n’implique pas forcément une réponse écrite. D'ailleurs, elles sont souvent utilisées à l’oral, en face à face.
Quand utiliser une question ouverte ?
Les questions ouvertes sont particulièrement adaptées lorsque l’objectif de l’évaluation dépasse la simple restitution de connaissances. On les utilise pour mesurer la capacité de l’apprenant à :
- mobiliser et articuler plusieurs connaissances pour construire une réponse cohérente ;
- exercer sa pensée critique et formuler un raisonnement personnel ;
- communiquer clairement ses idées et utiliser un vocabulaire disciplinaire précis ;
- démontrer une compréhension approfondie des concepts, plutôt qu’une mémorisation mécanique.
Elles sont donc pertinentes dans les évaluations de synthèse, les productions écrites, la résolution de problèmes complexes ou encore dans les examens où la capacité à argumenter est essentielle.
Avec les avancées des technologies d’évaluation digitale, il est aujourd’hui possible de permettre au répondant de donner une réponse verbale à une question ouverte dans un questionnaire en ligne. L’apprenant enregistre sa réponse sans la rédiger, et le correcteur peut écouter la bande sonore et attribuer une note. Ce format peut être particulièrement efficace pour l’apprentissage d’une langue étrangère ou dans un processus de recrutement.
L’efficacité prouvée de la réponse libre
Plusieurs travaux indiquent que les questions ouvertes contribuent à mobiliser des compétences cognitives de niveau supérieur, comme l’analyse, l’argumentation ou l’explication, ce qui les rend particulièrement utiles pour évaluer autre chose que la simple mémoire.
Les recherches sur le testing effect montrent de façon récurrente que faire produire une réponse (rappel génératif) améliore la rétention à long terme plus efficacement que la simple relecture, et ce d’autant plus quand la réponse exigée est générative (réponse courte ou libre) plutôt que simplement choisie parmi des propositions. Par exemple, Butler & Roediger (2007) ont montré qu’un test initial en réponse courte entraînait un meilleur rappel final que la relecture ou qu’un test à choix multiple dans des conditions simulant une classe. De nombreuses revues et méta-analyses confirment que les formats qui demandent de générer l’information produisent un effet d’apprentissage supérieur au format uniquement sélectif.
Les questions ouvertes apportent des renseignements que les QCM ne révèlent pas : elles permettent d’observer la structure du raisonnement, les étapes intermédiaires et les erreurs conceptuelles (plutôt que seulement l’option choisie). Des études récentes montrent que les formats « constructed-response » (réponses construites, courtes ou libres) peuvent offrir une validité prédictive et une discrimination élevées lorsqu’ils sont bien conçus. Par exemple, des travaux en éducation et en sélection professionnelle rapportent que les tests à réponse construite améliorent la validité du jugement et la précision du diagnostic par rapport aux formats sélectionnés. Par ailleurs, des recherches sur les « very short answers » (VSAQ) montrent une bonne fiabilité et une discrimination comparable, ce qui rend ces formats viables à grande échelle si la construction des items et la correction sont maîtrisées.
Enfin, du point de vue pratique et formatif, l’intégration de questions ouvertes dans les évaluations produit deux bénéfices mesurables :
- une meilleure rétention des connaissances via le rappel génératif
- une meilleure information exploitable pour l’enseignant (diagnostic des difficultés, adaptation de l’enseignement)
Les revues et synthèses récentes concluent que, bien que les questions ouvertes demandent plus de travail de correction, leur apport en termes d’apprentissages durables et d’informations diagnostiques les rend particulièrement efficaces pour évaluer des compétences de niveau supérieur (analyse, justification, synthèse). Pour ces raisons, la littérature recommande de les utiliser de façon ciblée (évaluations formatives, items-clés d’examen) et de combiner, si nécessaire, automatisation et barèmes critériés pour limiter la charge de correction.
Les points à éviter ou à encadrer
Cependant, les questions ouvertes demandent plus de temps de correction et nécessitent des critères d’évaluation explicites pour garantir l’équité entre les réponses. Elles sont donc à éviter pour les évaluations à grande échelle ou à objectif purement factuel (par exemple : vérifier la connaissance d’une définition ou d’une formule).
La réponse libre implique également que le répondant dispose d’un temps suffisant pour rédiger sa réponse. Elle ne peut donc pas être utilisée dans des évaluations courtes ou rapides.
Dans le cadre d’une évaluation digitalisée, il est aussi important de prendre en compte le contexte dans lequel l’apprenant passe son examen. La réponse à une question ouverte peut tout à fait être donnée sur un téléphone portable, à condition que la longueur attendue soit courte. Si l’objectif est d’obtenir une réponse plus détaillée, de plusieurs paragraphes, il est préférable de privilégier l’ordinateur, plus confortable pour rédiger des textes longs.
La correction asynchrone : l’IA à la rescousse
Astucieusement intégrée à une plateforme d’évaluation, l’intelligence artificielle constitue une véritable opportunité pour faciliter et encourager l’utilisation des questions ouvertes dans les programmes de formation professionnelle !
L’IA permet de grandement alléger le travail de correction en réalisant automatiquement une pré-analyse de chaque réponse. Elle fournit au correcteur des informations initiales sur la pertinence et la qualité de la réponse, ainsi que des suggestions de commentaires ou de note.
Il n’est cependant pas question que l’IA se substitue au formateur, qui doit rester garant de la décision finale et, si besoin, apporter des compléments de correction.
Cette combinaison entre technologie et jugement humain garantit des résultats fiables et cohérents tout en simplifiant le processus de correction, permettant ainsi d’exploiter plus facilement tout le potentiel de la question libre !
En savoir plus sur cette fonctionnalité innovante de correction automatisée de question libre !













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